Il est temps de parler de ma matière première favorite : la laine de mouton, et il est normal de s’inquiéter du respect de la condition animale dans le processus de fabrication de la laine. Je suis très attachée à l’environnement et dans la mesure du possible, j’essaye de faire attention à la qualité de mes matières premières et rechercher des fournisseurs sérieux, capables de respecter certaines règles en matière d’écologie et de conditions de travail.
Pour ce qui est de la laine mérinos que j’utilise, je travaille avec la société italienne DHG, DyeingHouseGallery, qui a la certification NO MULESING pour sa laine mérinos extra-fine, provenant d’Australie.
Mais qu’est-ce que le Mulesing?
Je ne connaissais pas moi-même ce mot avant de me renseigner.
Le mulesing est une pratique couramment utilisée en Australie (pays d’où provient la plus grande partie de la laine mérinos) qui consiste à retirer une bande de chair vivante de la zone périanale des moutons, sans anesthésie ni antibiotique, pour éviter le « flystrike ». En termes simples, cela signifie une myiase qui n’est rien de plus qu’une maladie infectieuse transmise à l’animal par les larves pondues par les mouches, directement dans le tissu vivant de l’animal. Chez les moutons mérinos australiens, ce type d’infection est relativement répandu parce que les mouches sont particulièrement attirées par les nombreux plis de la peau de ce type de mouton qui abritent des matières organiques de différentes sortes.
Parce que ce type d’infection peut facilement entraîner la mort de l’animal, il est courant de recourir au Mulesing pour éviter la contamination.
Cependant, cette même procédure peut malheureusement être très dangereuse et très douloureuse pour l’animal et peut même conduire à la mort. De plus, il n’évite pas toujours le risque de myiase.
C’est pourquoi, depuis de nombreuses années, de nombreuses associations de défense des droits des animaux, parmi lesquelles PETA (People for Ethical Treatment of Animals), ont mené des campagnes de sensibilisation à cet effet et encouragé le boycott de la laine australienne, dans l’espoir d’inciter les éleveurs à abandonner cette façon d’agir au profit de pratiques plus coûteuses et plus respectueuses des animaux.
DHG a travaillé pendant des mois pour obtenir la certification NO MULESING et c’est la laine certifiée avec laquelle elle travaille dorénavant pour garantir non seulement un beau produit, mais aussi un bon produit et je partage entièrement cette démarche.
J’ajoute que concernant la coloration des fibres, il y a des teintes d’origine naturelle et d’autres produites de façon synthétique, car certaines couleurs ne s’obtiennent qu’à l’aide de substances chimiques. Sur ce point-là aussi, DHG investit pour garantir une qualité respectant l’écodurabilité et la protection des consommateurs et a obtenu il y a 6 ans la certification Öko-Tex. Ce label vise à garantir les qualités humano-écologiques des textiles : exempt de produits toxiques pour le corps et pour l’environnement. C’est une association indépendante allemande. En France, ce label est nommé Oeko-Tex.